Hello 👋
J’espère que vous allez bien :)
Moi, je suis Florence. Je travaille chez Pimpant, une entreprise qui imagine et crée des produits du quotidien sains et rechargeables pour toute la famille et toute la maison : 🚿 gel douche, 🧴 shampoing, 🧽 liquide vaisselle, 🧺 lessive, …
Je suis head of impact. Au quotidien, je suis responsable de : la feuille de route impact, la réalisation du bilan carbone, la formation RSE en interne, le contrôle du respect de la mission de Pimpant, …
Et pour faire grandir l’impact social et environnemental de Pimpant, je passe du temps à analyser les enjeux de la crise écologique 🌍.
Je m’interroge beaucoup sur notre fonctionnement face à cette crise. Y répondre me permet d’avancer et de la voir comme une opportunité de construire une société plus juste et plus agréable.
Cela prend du temps et de l’énergie pour trouver des réponses. Alors autant partager ce que j’ai appris pour que cela puisse être utile à celles et ceux qui cherche à y voir plus clair.
Allez zou, je me lance ! On va commencer par s’interroger sur notre rapport avec le mot “écologie” : pourquoi on ne veut plus en entendre parler ?
Intro
Ah, l’écologie, c’est un mot qui crée souvent un malaise quand on l’utilise !
Vous souvenez-vous de la créativité du journal Valeurs Actuelles à ce sujet ? “Les écolos sectaires” “Les charlatans de l’écologie”. 😬
Il est trop souvent associé à de la moralisation, à du terrorisme, à un retour à l’âge des cavernes …. Et ce n’est pas le contexte actuel qui va améliorer la situation.
Quand on me demande si je suis écolo, j’avoue, j’hésite souvent sur la réponse à donner. Résultat, je m’embarque dans des explications à rallonge.
Je croise de plus en plus de personnes qui ne veulent même plus utiliser le mot “écologie”, pour ses connotations trop négatives.
Mais pourquoi ??? Pour y répondre, commençons par revenir à la définition de l’écologie et son évolution.
1- L’évolution de la définition de l’écologie
À l’origine, ce mot désigne la science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu (source Wikipédia).
L’écologie scientifique est toujours une réalité. Mais en parallèle, une autre signification s’est développée en réaction au déploiement de l’ère industrielle.
L’écologie devient aussi une “doctrine visant à un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier.” (Source Le Robert).
Le sens du mot original est vrillé pour extraire l’humain du reste du vivant. Même si cette vision de la supériorité humaine n’était pas nouvelle, c’est franchement dommage qu’elle contamine le mot écologie.
L’écologie est ainsi devenue un parti politique. Sans vouloir s’engouffrer dans le débat, “l’écologie est-elle politique ?”, on peut quand même dire que ce changement a contribué à ce que l’écologie perde un peu de popularité.
Imaginez que la médecine soit revendiquée par un parti politique.
Et tout à coup, tout ce que vous faites au quotidien pour être en bonne santé peut être interprété comme un signe d’appartenance à ce parti.
J’imagine déjà les gros titres des journaux “Les médecins, ces sectaires rabat-joie qui nous empêchent de boire pour nous amuser”.
Cela créerait un malaise non ?
Aujourd’hui, le mot écologie a pris une 3ème signification, il désigne la volonté de préserver le vivant et d’œuvrer pour la justice sociale. Ainsi, l’écologie est en quelque sorte pour le vivant, ce que la santé est pour les humains.
Mais la bonne santé du vivant et la justice sociale sont loin d’être les priorités de la société dans laquelle nous vivons. Force est de constater que l’écologie a du mal à faire rêver dans le temple de la surconsommation.
2- L’écologie au pays de la surconsommation
“Money, money, money,
Must be funny
In a rich man's world” - Abba 1976
Au pays de la surconsommation, le modèle de réussite est associé à un compte en banque qui se remplit de plus en plus et une croissance infinie.
Et cela s’applique pour les citoyens, comme pour les entreprises (les profits) et le gouvernement (PIB).
Avec cet argent, on achète toujours plus. Il faut donc produire de plus en plus, tout ceci sans se préoccuper des conséquences que cela a sur le vivant.
Dans notre vision de la réussite et du progrès, la surconsommation est reine. Plus on consomme, plus on est heureux. Et tout est fait pour qu’on y soit accro.
Pour en revenir au parallèle avec le monde médical : c’est comme si on vivait dans une société :
qui nous fait croire qu’on peut se gaver de plats trop gras, trop sucrés et trop salés tout en restant en pleine forme.
qui nous dit que plus on va manger, plus on va être heureux même si on sait que ce ne sera pas possible pour tous.
où tout est fait pour faciliter notre accès à la nourriture et nous donner envie de manger
Et l’écologie, c’est le médecin qui débarque au milieu du banquet pour annoncer qu’il va falloir changer de régime alimentaire :
Tout le monde est tellement accro à cette nourriture qu’il semble inimaginable qu’un régime puisse permettre d’aller mieux.
Les médecins et les personnes qui les soutiennent sont vus par les gros mangeurs et ceux qui les nourrissent comme des militants extrémistes, voir des terroristes.
Les personnes qui ont déjà changé de régime, ont tendance à faire la morale à celles et ceux qui ne l’ont pas fait.
Les personnes qui ont toujours été contraintes à ce régime ne veulent pas entendre qu’elles devront le rester toute leur vie alors qu’elles font tout pour en sortir.
Pour beaucoup, changer ses habitudes de consommation pour préserver le vivant, devenir écolo, c’est comme se mettre au régime sans sel, cela ne fait pas envie.
Pourtant, préserver le vivant et vouloir plus de justice sociale, c’est plutôt bien non ? Alors comment est-il possible que le message soit si mal perçu ?
3 - La froideur et le manque d’émotion
Pour alerter sur l’urgence d’agir, l’écologie se base sur un discours scientifique très rigoureux et très sérieux.
C’est normal de vouloir utiliser des arguments solides pour susciter un réveil à la hauteur de la complexité de la crise dans laquelle nous sommes.
Mais cela jette un sacré froid. Quand on parle des risques qui pèsent sur notre avenir, on parle de notre capacité à survivre.
Cela touche des émotions profondes en nous. Alors ce n’est pas toujours facile à entendre ni à accepter, particulièrement si c’est énoncé avec la froideur d’un argumentaire scientifique.
Et il y a un autre problème : l’écologie vient remettre en question notre modèle de société et notre vision de la réussite en parlant principalement des risques à ne pas le faire.
On se retrouve avec :
D’un côté une société qui nous promet un avenir confortable et rassurant (enfin à peu près) et qui correspond à ce qu’on nous a appris depuis toujours.
De l’autre, on a l’écologie qui nous parle des risques à continuer dans cette voie et nous incite à changer pour survivre. Les messages qui parlent des bénéfices à changer ne se propagent pas assez.
Utiliser des messages alarmistes pour nous faire sortir de la vision idyllique de la croissance infinie, c’est un peu comme essayer de convaincre une personne qui se drogue en lui parlant des risques qu’elle prend à continuer.
La personne est tellement accro, tellement imprégnée que c’est l’idée de ne plus en prendre la fait paniquer.
Et en plus dans notre cas, c’est comme si on devait le faire dans un pays où la grande majorité des gens se drogue et où on incite à prendre de la drogue en permanence. Qui serait content d’entendre parler de désintoxe dans un contexte pareil ?
En synthèse, pourquoi ne veut on plus entendre parler d’écologie ? :
Un seul mot pour 3 significations - c’est la confusion assurée. De quoi parle-t-on : de science, d’un parti politique ou de la préservation du vivant et de justice sociale ?
L’écologie est vue comme un renoncement avec une bonne part de moralisation et de culpabilisation, sur un fond de violence.
On entend plus parler des risques que des bénéfices au travers d’un discours froid et rigoureux.
Mes idées pour changer la donne
On comprend pourquoi le mot écologie fait plus peur qu’envie. Mais on fait quoi avec ça ? Voici quelques pistes d’actions, côté pro 💻 et côté perso 🏡 :
🤔 Le problème : L’écologie est perçue comme un régime sans sel ou une cure de désintoxe. On la présente même comme la cause de nombreux problème.
🤯 Résultat : Quand on aborde cette thématique, ça crée un malaise. Cela crée des tensions et freine le passage à l’action.
💻 Pistes d’actions côté pro 💻
Pour faire avancer le sujet, vous pouvez transformer ce problème en challenge pour trouver la meilleure proposition de mot inventé pour désigner “la volonté de vouloir préserver le vivant et d’œuvrer pour plus de justice sociale”. Il manque manifestement un mot dans notre langue pour l’exprimer. Et puis, ce sera l’occasion de faire réfléchir à la définition de l’écologie.
💬 D’ailleurs, si vous avez des idées n’hésitez pas à faire des propositions en commentaires.Pour communiquer en utilisant les bons termes, il y a le guide des allégations environnementales
Et si vous en avez la possibilité, vous pouvez proposer la participation à un challenge d’entreprise comme celui proposé par Ma Petite Planète. C’est très ludique et c’est un excellent moyen de montrer l’écologie sous un angle positif.
🏡 Pistes d’actions côté perso 🏡
On peut proposer une soirée ciné avec le film “Demain” de Cyril Dion pour montrer une vision joyeuse de l’écologie au travers d’exemples concrets.
Ma Petite Planète ça marche aussi dans la sphère perso, si votre entourage aime relever des challenges. Cela montre que changer pour un mode de vie plus soutenable, ça fait du bien.
Et puis j’avoue, des fois, je me tais quand je pense que le débat est perdu d’avance, et je me contente d’agir. C’est une autre manière de faire changer les regards.
Si vous avez d’autres pistes d’actions, n’hésitez pas à les partager en commentaires.
C’est tout pour aujourd’hui ! Je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode.
Bonne journée,
Florence
Pour approfondir le sujet
Je vous propose 1 ressource pour approfondir le sujet si vous le souhaitez :
#100 - Mon rapport à l’écologie, avec Charlotte Giorgi du podcast Oïkos
Dans cet épisode du podcast “The Big Shift”, Xavier Seux et Charlotte Giorgi répondent aux questions qu’ils ont l’habitude de poser aux invités de leurs podcasts respectifs.
Hyper intéressant. C’est vrai que le mot écologie devient finalement difficile à entendre parce qu’on met trop de choses derrière.
Top tes pistes d’actions. Ma Petite Planète c’est ludique et très sympa à faire en groupe !
Bonjour,
Je débarque dans ce blog donc on a peut-être déjà évoqué la piste. Mais en terme de ludo-éducatif, les fresques du climat et les fresques du numérique peuvent être un bon exemple à faire intra-inter-entreprises et perso.